Vernissage : mercredi 28 novembre 2018 à 18 h, ouvert à tous

Depuis plus de 20 ans, le Musée des maîtres et artisans du Québec collabore avec le Centre d’accueil et de référence sociale et économique pour immigrants de Saint-Laurent (CARI St-Laurent) en présentant une exposition intitulée Les Jumeaux du CARI. Afin de faciliter l’intégration professionnelle des artistes immigrants, ce programme de jumelage associe un ou des immigrants récents à une personne de la société d’accueil ou à un immigrant plus ancien. Cette année, nous présenterons les œuvres jumelées d’Ali Braïm (Maroc), Chandra Ky (Cambodge-France), Lina Boghossian (Syrie) et Latifa Mazhar (Maroc) à celles de Françoise Issaly (France-Québec).

Ali Braïm
Né à Rabat au Maroc en 1969, Ali Braïm est un artiste peintre et un muraliste, titulaire d’un baccalauréat en art graphique. Il a commencé à développer son goût pour la création artistique à partir de 1992 en participant à différentes activités. L’artiste compte à son actif plusieurs expositions collectives et individuelles principalement au Maroc ainsi qu’au Québec.

Son style artistique tend vers la figuration et la représentation de sites historiques, avec une abstraction des formes qui a pour but de refléter sa propre vision et sa propre personnalité. Il se laisse spontanément embarquer dans les espaces qu’il investit où l’ombre et la lumière se côtoient savamment. Aspirant à un monde meilleur sur sa nouvelle terre d’immigration, ses œuvres expriment tour à tour des sentiments de désarroi, de colère ou de frustration, qui se traduisent dans le choix des couleurs, le rendu des formes et le mouvement de la composition.

Lina Angelina Boghossian
Peintre, architecte et enseignante, lauréate de la Compétition Saint-Siméon et première de sa promotion au Master en Arts visuels de l’Académie libanaise des beaux-arts, Lina Boghossian est née en Syrie, mais à la suite des événements, elle se réfugie au Liban avec son mari et ses trois enfants avant d’immigrer au Canada à l’automne 2018. Le génocide du peuple arménien, et l’exode qui l’a suivi, se retrouvent aussi dans sa démarche. Ses toiles ont été vendues en Suisse, aux États-Unis, au Canada, en Jordanie, en France et bien sûr en Syrie et au Liban.

Ses toiles sont en perpétuelle évolution : de grands gestes font tantôt gicler la peinture dans des éclaboussures, tantôt l’écouler ou encore la racler. Pour elle, chacune de ses toiles est une partie d’elle-même, un chapitre de son histoire fragmentée. La peinture est une thérapie pour reconstruire une vie et bâtir l’espérance d’une terre nouvelle. Elle exprime avec force la migration, l’exil, le chaos, l’abîme des départs et la foi lors de son arrivée.

Françoise Issaly 
Née dans le sud de la France, Françoise Issaly s’est installée à Montréal en 1993 réalisant ainsi un de ses rêves d’enfance. Issue d’une famille voyageant peu, elle a toujours surpris ses proches par son désir de vivre ailleurs. Petite, elle rêvait de venir vivre au Canada, et en Chine. Elle a eu la chance d’immigrer afin de réaliser ses rêves, et non pas parce qu’elle y était forcée. Diplômée en Arts plastiques des Universités Paul Valery et Michel de Montaigne en France, elle pratique les arts visuels depuis plus de 20 ans. Elle a exposé dans des expositions individuelles et de groupe en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. Elle a enseigné les arts visuels dans plusieurs écoles à Montréal. Actuellement, elle vit et travaille à Hangzhou, en Chine où elle continue sa production et où elle enseigne les arts.

Sa production artistique traduit, entre autres, les similitudes qu’elle retrouve dans les différents pays où elle a vécu. « Peu importe où nous nous trouvons géographiquement, l’ensemble des filaments qui constitue notre ÊTRE reste le même et est toujours présent. Nous ne sommes jamais étrangers à nous-mêmes, même si tout ce qui nous entoure semble l’être. »

Chandra Ky
Artiste autodidacte, angliciste et économiste, Chandra Ky est née en 1970 en France à Boulogne-Billancourt et a vécu autour du monde. Issue d’une famille de diplomates cambodgiens, elle a grandi à Tokyo (Japon), Bogota (Colombie), Hô Chi Minh-Ville (Vietnam) ainsi qu’à Paris (France) avant d’immigrer au Canada en 1988.

Chandra laisse « l’Esprit du Temps » se manifester dans ses créations. Elle fait le pari de la naïveté figurative et d’une synthèse entre l’Occident et l’Extrême-Orient pour transformer le chaos et la douleur des génocides en célébrations et domestiquer le vitalisme iconoclaste de la jungle urbaine. Plus récemment, les thèmes de la vie et de la mort se sont immiscés dans son travail, tandis que les oursons de peluche et les tableaux ont leur origine dans des visites et des conversations avec la Congrégation des Sœurs de Sainte-Croix. Elle utilise des médiums et des techniques traditionnels tels que les crayons, crayons de couleur, peintures acryliques et métalliques sur céramiques, des feutres noirs, des marqueurs pour tissus (soie, coton) ainsi que des supports diversifiés pour traduire sa pensée créative.

Latifa Mazhar (Laono)
Née en 1972 à Rabat au Maroc, Latifa Mazhar a immigré au Canada en 2006. Son premier contact avec l’art en 2015 à l’âge de 43 ans, a été une révélation bien qu’elle ait toujours été à la recherche d’un moyen de communiquer ses émotions, ses idées. Pour l’artiste tout a commencé le samedi 2 mai 2015 lorsqu’elle et son fils ont participé à un atelier. C’est en voyant l’illumination sur les visages et le scintillement des yeux des participants qu’elle a senti la magie et l’énergie du médium. Elle a eu le coup de foudre pour ce type d’expression.

Elle considère chaque toile comme un cours de peinture qu’elle se donne à elle-même. Chacune d’entre elle se distingue donc par son style et quand il y a répétition, c’est uniquement dans un processus d’apprentissage et d’amélioration. La force de sa peinture réside dans la couleur. Ses créations privilégient principalement la langue du cœur et le langage floral au moyen de couleurs vibrantes pour briser le silence de la toile. La peinture est sa langue prématernelle.